Les Invités

La Danse d'Astérion



Du temps où j'étais professeur au conservatoire, j'avais composé un petit opéra (interprété par mes élèves) sur la nouvelle de Jorge Borges "La Demeure d'Astérion" (in l'Aleph). La Danse d'Astérion était un des numéros de la partition. Voici le plan de cette demeure mystérieuse.

Vukovar

La Croatie n'intéressait pas grand-monde, alors. La destruction de Vukovar (1991) ne fit pas grand bruit et on n'en parle toujours pas.

Vukovar est une œuvre pour soprano, ensemble et bande magnétique. Elle a été créée au Théâtre d'Ivry en 1995. La soprano est Shenlin Chou, je suis au piano, et Pierre Dubousset dirige l'ensemble.


Si le jour paraît… (en vos cheveux défaits)

Il s'agit d'un voyage avec quelques musiques qui m'ont accompagné dans une période douloureuse de ma vie. Le titre emprunte à Maurice Ohana et fait référence à Debussy. Cette pièce en forme de collage ne devrait probablement pas être rendue publique, étant destinée à l'origine à une seule personne. Certains passages ont été repris et retravaillés dans le disque Double silence plein la bouche. À l'époque, il s'agissait essentiellement pour moi de garder contact avec la musique et la vie, ce qui est la même chose.


PVB

PVB sont les initiales de mon ami Patricio Villarroel Borges, pianiste de jazz, compositeur et dessinateur. Cette petite pochade à lui dédiée est un exercice de contrepoint utilisant les techniques dodécaphoniques en vigueur depuis Arnold Schoenberg, en particulier la rétrogradation ou lecture à l'écrevisse.


Prélude sans clavier

L'histoire de ce prélude de Bach est assez particulière. Si on l'écoute sans la connaître, on peut penser, à juste titre, qu'il ne s'agit que de l'instrumentation à la Walter Carlos d'un prélude du Clavier bien tempéré. En réalité, ce n'est pas du tout de cela qu'il s'agit. J'aurais pu jouer ce prélude et l'enregistrer dans le séquenceur, pour ensuite l'habiller de timbres, et ce n'est pas ce que j'ai fait. J'ai délibérément ignoré le clavier, et j'ai entré chaque note en "pas à pas", en valeurs numériques, abstraites, comme si je n'avais jamais touché un piano de ma vie. Il a fallu que je (re)crée de toute pièce tous les paramètres qui contribuent, quand on joue d'un instrument, à donner cette sensation de jeu si particulière. On n'imagine pas le nombre de paramètres qu'il faut intégrer pour, par exemple, faire une gamme ascendante qui ait l'air d'être jouée par un être humain. Les nombres révèlent que l'instrumentiste ne va jamais tout droit. Le plus intéressant est que tout est surprenant, dans ce domaine. On croit, en jouant, faire un ritardando, ou un crescendo, et on s'aperçoit, quand on manie des valeurs numériques, qu'il ne s'agit pas de cela, ou pas uniquement de cela, et les moyens mis en œuvre pour parvenir à rendre la sensation de l'interprétation sont souvent bien différents de ceux qu'on croyait utiliser devant son instrument. Cette expérience, je l'imagine en tout cas, s'approche de celle de la traduction.

J'aurais mis une demi-heure à l'enregistrer. J'ai mis une journée à le recomposer de cette manière.

Vent d'est

Vent d'est est une pièce inachevée qui doit dater de 1995 ou 1996. Le premier mouvement est presqu'achevé mais les deux autres sont loin de l'être. Il s'agit d'un sextuor pour flûtes (flûte en ut, flûte basse et flûte bansouri), hautbois, clarinettes (clarinette en si bémol et clarinette basse), cornet, violon, violoncelle.

Dans le premier mouvement, on peut entendre comme des échos rêvés de marches militaires et funèbres.


Vent d'est est dédié à mon père.

Qu'est-ce qu'on les entend les autres dis donc !

Elle s'appelle Maya. Elle est d'origine syrienne. J'ai rarement rencontré fille aussi sophistiquée. Maya se remaquillait toutes les heures à peu près, et était toujours merveilleusement habillée. Petite, un galbe splendide, et une très belle voix. Je lui avais demandé d'enregistrer sa voix, et elle nous avait rejoints en studio, pendant que nous enregistrions. Il y avait là une Italienne, une Chinoise de Taïwan, une Française d'origine algéro-anglaise, une Paraguayenne, et Maya la Syrienne. Ce qu'on entend ici est bricolé à partir de chutes de studio et d'enregistrements sur répondeur téléphonique.


S'ombre(s)


Étude pour clarinette en si bémol. (Live)



Rien à dire de spécial. Cette courte étude a été écrite au printemps 1999 et créée dans la foulée, par Pascal Petiot.

Les Relations incertaines

20 000 cieux sous tes lèvres !

Un concours pour la radio, en 2004 je crois. Bien sûr, je n'ai rien gagné. Le thème était Jules Verne. 20 000 cieux sous tes lèvres, c'est évidemment un voyage érotique au centre d'une femme. On l'entend jouir, on entend son corps en travail, et un jardinier nous fait la description de la scène. Prêtez l'oreille, elle ne vous la rendra pas.

20 000 cieux sous ses lèvres, 20 000 dieux sous ses amers, 20 000 mieux sous l'éther…


Happy Birthday

Début des années 1990. L'anniversaire d'une amie. Comment faire cohabiter Happy Birthday to You et un thème inspiré de Sibélius…


Rock

Voulez-vous danser le rock ? Pas moi.

(1988, je découvrais les sons des boîtes à rythme.)

La vraie question

La vraie question, trace ténue d'une très longue fréquentation du Panorama de France-Culture. On entend les voix de Roger Dadoun, Jacques Duchâteau et Lise Andries. Quelle est "la vraie question" ? Ça je ne vous le dirai pas. Les instruments additionnels sont un klaxon à poire, un triangle, un enjoliveur de voiture et un verre brisé.


Funérailles


Funérailles est un morceau très étrange. Je ne me rappelle plus vraiment la manière dont je l'ai composé, mais je sais que j'avais en tête des "souvenirs" de funérailles hindoues, au bord du Gange, à Bénarès. À l'époque, j'avais une amie hindoue qui faisait merveilleusement la cuisine.

Brandebourgeois

Troisième concerto brandebourgeois de Bach, le BWV 1048, troisième mouvement. Une instrumentation synthétique à la Walter Carlos.


SZ

1992. J'étais amoureux de la très belle Suzy… Je déballais mon premier Mac, un Quadra 700.


Léo

Il est né le divin enfant… J'avais écrit cette courte plaisanterie pour la naissance du fils de mon amie Anne, je ne sais plus en quelle année.


Les Économies

Personnage dans un bar

Una Donna

Une donna fait partie de la même série qu'AfricaMax. Il est construit sur trois thèmes de trois compositeurs de deux époques différentes. Le thème principal est tiré du Cosi fan tutte de Mozart, il s'agit de l'air de Despina, où celle-ci explique à ses maîtresses qu'une fille de quinze ans… Les deuxième et troisième thèmes sont tirés d'œuvres de Pierre Boulez et de Maurice Ohana. L'idée étant de parvenir à les présenter, et à les faire réagir les uns aux autres, soit successivement, soit ensemble, sans que leur hétérophonie n'apparaisse comme rédhibitoire.



AfricaMax


AfricaMax fait partie des quelques musiquettes que j'ai composées en 1988 avec des moyens très simples, alors que je découvrais l'informatique musicale. (Max… parce que le logiciel que j'avais utilisé, entre autre, s'intitulait Max)

Deux idées présidaient alors à la confection de ces petites musiques "de variété". La première et la plus importante était de donner l'impression de musiques très simples, alors que leur structure était parfois complexe. Faire disparaître les formes, les harmonies, les contrepoints, les rythmes sous un glacis d'improvisation et de "chanson" était le plus important.
La deuxième idée était d'inclure, de manière plus ou moins audible, des dialogues pris dans des films. Dans AfricaMax, par exemple, on entend des conversations qui proviennent du film La Discrète, avec Fabrice Luchini. J'avais proposé cette pièce à mon amie, qui était strip-teaseuse (et africaine), pour son numéro. Elle a refusé, me traitant de fou. Je n'ai jamais compris pourquoi.

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Instants brefs pour ne pas s'assoupir

(vous pouvez composer…)

La Lettre